A. – Bond ou rebond que fait un caillou léger et plat lancé par jeu presque horizontalement à la surface de l’eau. Ricochet d’un caillou. Il passe des heures sur le rivage à jeter des cailloux dans l’eau, et lorsque le caillou a fait cinq ou six ricochets, il paraît aussi satisfait que s’il avait gagné un autre Marengo (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 112). Au bord d’un lac On s’amusa à faire des ricochets Avec des cailloux plats Sur l’eau qui dansait à peine (Apoll., Alcools, 1913, p. 69).– P. anal. Rebondissement sur le sol ou sur un obstacle d’un projectile tiré par une arme à feu ou un canon. La balle, l’obus a fait un ricochet. La balle qui lui ôta la vie fit ricochet sur le canon de mon fusil et le frappa d’une telle raideur, qu’elle lui perça les deux tempes (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 403).
♦ Tir à ricochet. Tir inventé par Vauban et consistant à lancer des boulets sous un angle assez faible pour qu’ils rebondissent en balayant une plus grande surface. Nous avions fait, selon l’habitude, la promenade au polygone, assisté à l’étude du tir à ricochet (Vigny, Serv. et grand. milit., 1835, p. 71).
B. – Au fig. Fait qui est la conséquence, l’effet indirect ou le rebondissement de quelque chose. D’autres fois, l’influence était indirecte sans être moins active. C’était un électeur considérable qui recommandait au député, lequel recommandait à son tour au ministre. Ces ricochets allaient à l’infini (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 122).
– Vieilli. Un ricochet de (+ inanimé abstr.). Série d’événements amenés les uns par les autres. Mais, comme entre les salaires, (…) il règne la même inégalité qu’entre les propriétés, il se fait un ricochet de spoliation du plus fort au plus faible (Proudhon, Propriété, 1840, p. 272).
– Par ricochet. D’une manière indirecte, par contrecoup. Cette nouvelle est venue par ricochet. Cette nouvelle est parvenue de façon indirecte, par divers circuits. (Ds Ac. 1835-1935). Pareillement un musicien, un écrivain; au moment où ils jugent autrui, ils font par ricochet leur propre éloge (Taine, Notes Paris, 1867, p. 278).